Convocations en séries, intimidations, menaces sur l’emploi, sur la famille, les Gilets Jaunes de l’Avesnois dénoncent. Nous avons été contacté par plusieurs Gilets Jaunes de l’Avesnois, signalant subir une pression policière souvent injustifiée et proche du harcèlement. Dernier fait en date, suite à la destruction de leur premier « QG » situé à l’époque à Bettignies (59) les gilets jaunes de Lavesnois étaient à la recherche d’un nouveau terrain dans leur région.
Il y a environ trois semaines, nous avions contacté le maire de Hautmont, lequel nous a alors reçus, nous étions quatre, et nous avions dit qu’il nous laisserait à disposition un terrain lui appartenant, sur le rond-point d’«Agi»
La construction du baraquement fut alors entamée, mais le lendemain, contre toute attente, revirement de situation, le maire demandait la démolition dudit baraquement, sans en préciser la raison.
Un nouveau terrain mis à disposition depuis peu, entraîne la convocation de la propriétaire. Les « GJ » ont alors lancé un nouvel appel sur les réseaux sociaux afin de trouver un nouveau terrain. Cet appel a été rapidement entendu par des personnes, que nous nommerons ici « la propriétaire » La propriétaire, elle-même sympathisante gilets jaunes, descendant d’une longue lignée d’agriculteurs, elle et son frère, n’ont pas pu prendre la relève, mais sont propriétaires de divers terrains dans l’Avesnois et précisément à Hargnies.
Contacté par nos journalistes, elle nous a expliqué, qu’elle participait activement au mouvement jusqu’à un récent changement dans sa vie professionnelle, et que donc voyant le désarroi des « GJ » de l’Avesnois qui ne trouvaient pas de terrain, elle a décidé, par solidarité et soucis d’apporter sa contribution d’une manière différente au mouvement, de leur prêter un de ses terrains à titre gratuit, précisant qu’étant co-propriétaire, cela avait été fait avec l’accord de son frère qui selon elle n’est pas spécialement gilet jaunes mais considère qu’il est en droit de jouir de sa propriété comme bon lui semble.
Réaction immédiate de la préfecture
Contact pris avec les membres de l’Avesnois, « Madame X » à donc procédé ce mardi 29 à la remise du terrain avec à l’appui un document d’autorisation d’occupation à titre gratuit, au départ pour une période d’un mois. Fort de la légalité du document, les gilets jaunes ont dès l’après-midi commencé la construction de leurs nouveau « QG » dans le respect des règles urbanistiques.
La réaction des autorités ne s’est pas faite attendre, mercredi matin, la gendarmerie se rendait sur les lieux demandant extinction du brasero ainsi que la destruction de la cabane et la libération du terrain.
Les raisons invoquées, l’occupation illégale d’un terrain communal, l’interdiction des feux, obligation d’autorisation urbanistique pour la construction d’un chalet en dur et durable, et d’autres excuses plus incongrues les unes que les autres.
Immédiatement convoquée à la gendarmerie
La propriétaire, nous explique que le jour même « les gendarmes de Bavay se sont présentés à mon domicile, dont j’étais absente et s’adressant à son fils, ont demandé à ce que je me présente pour 14h30 en leurs bureaux, faute de quoi je risquais une garde à vue ».
Elle nous déclare donc s’y être rendu à l’heure prévue avec en poche son titre de propriété et le document fait entre elle, son frère et les gilets jaunes.
Elle a ensuite fait face à un « interrogatoire » éprouvant d’environ 2h30.
Au premier abord le second adjoint au maire, Monsieur Michel Beriot, était aussi présent dans les locaux, il était alors persuadé que ce terrain était la propriété de la commune.
« Les gendarmes ne m’ont jamais demandé si j’étais propriétaire de ce terrain, c’est spontanément que je leur ai présenté mon titre de propriété, ce qui a visiblement eu l’air de fortement les contrarier ainsi que l’adjoint au maire »
C’est alors qu’aurait commencé une longue séance d’intimidation.
« Ils étaient parfois jusqu'à cinq gendarmes à me questionner sur le comment j’ai eu contact avec les gilets jaunes » nous déclare-t-elle, » qui est la personne avec qui vous avez eu contact » insistant fortement pour avoir un nom, « comment avez-vous connu cette personne », « pourquoi prêter un terrain à « ces gens-là, vous ne leur devez rien et ils ne respecteront pas votre terrain, vous ne récolterer que des ennuis ».
Tentative de persuasion par intimidation
« Voyant que je ne pliais pas, ils ont ensuite tenté de me persuader, me disant que je risquais jusqu’à 300.000 euros d’amende, que je serai responsable si il y avait des blessés sur mon terrain « voire mort d’homme » ! « Leur but était à la base d’obtenir des noms et des adresses, mais ensuite de me persuader par tout moyen de demander leur expulsion » tenant d’après elle des propos tel que « Si vous nous demandez de les expulser, nous serons de votre côté » mais aussi , « si vous n’êtes pas avec nous , on sera derrière vous » me précisant que « de toutes manières dans moins d’une semaine et à vos frais, on les aura dégagé de là » ou encore
« à votre âge, il serait temps de devenir un peu responsable ».
Utilisation de techniques douteuses et abus de pouvoir ?
Par la suite « vu que je ne cédais pas, un gendarme visiblement plus gradé, m’a envoyé pour une prise d’empreintes et de photos », « comme si j’avais commis un crime » à la suite de quoi il m’a demandé « alors ça fait quoi ? » j’ai simplement répondu « l’impression d’être dans un épisode des experts ».
La propriétaire nous a déclaré qu’elle se présentait à un entretien volontaire et qu’effectivement elle était choquée de la tournure qu’ont pris les évenements dans les bureaux de la Gendarmerie de Bavay.
« J’ai bien précisé que dans tout les cas, je ne faisais et prenais aucune décision sans l’accord de mon frère concernant nos terrains en co-propriété, ils ont également tenté de joindre mon frère afin de l’entendre dans ce dossier ». « Mon frère est tout aussi déterminé que moi, fort du fait que nous sommes propriétaires de ce terrain et que donc nous l’utilisons comme bon nous semble dans le respect des lois »
Il ressort de cet entretien téléphonique avec la propriétaire que celle-ci, bien que très choquée et éprouvée par cet interrogatoire de près de deux heures, ne céderait pas à cette pression policière.
Quel est ce genre de procédé !
Beaucoup de questions se posent quant à ces pratiques excercées par les pouvoirs publiques, sachant également que d’autres intervenants coté « gilets jaunes » sont déjà convoqués dans le cadre de cette « affaire ».
Ce qui attire également notre attention est le fait que les personnes entendues ne reçoivent jamais de compte rendu des entretiens et/ou interrogatoires.
Les gilets Jaunes de l’Avesnois, lors de notre entretien, m’ont aussi fait part d’autres formes d’intimidation dont ils sont victimes, comme de nombreuses convocations à répétition et souvent sans réels fondements, pression sur les familles et leurs emplois. Ce qui fera l’objet d’un article détaillé à parraître prochainement.
Aux dernières nouvelles, la Mairie aurait déposé plainte contre les propriétaires, nous suivrons cette affaire et ne manquerons pas de tenir le publique informé des suites et des répercussions.
Source : la voix du nord
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